Pirate de confiture

Robert : - Dis, Mémé, tu en connais toi des pirates ?

Mémé : - Non. Jamais rencontré, jamais vu, jamais croisé…

Robert : - Pourtant tu es vieille et tu as vu plein de choses. Pourquoi pas les pirates ?

Mémé : - Parce qu’ils se cachent. Ils ne peuvent plus se mêler aux autres, aller chercher leur pain à la boulangerie, vivre et habiter avec tout le monde et comme tout le monde.

Robert : - Parce qu’ils sont devenus un peu « ours » comme Pépé ? Parce qu’ils n’aiment pas le « trop de monde » ?

Mémé : - Non, je ne crois pas. D’ailleurs, Pépé, je crois qu’il fait semblant. Mais revenons à nos pirates... Si tu me voles, en cachette, de la confiture est-ce que tu vas rester à la cuisine à attendre avec ta bouche toute barbouillée ?

Robert : - Ben non. Je vais aller ailleurs…

Mémé : - Et si je te cherche dans la maison en sachant que c’est toi le chapardeur.

Robert : - Je t’entendrais, je changerais d’endroit, je me cacherais.

Mémé : - Et bien voilà ! C’est pour ça que je n’ai pas rencontré de pirate. Ils étaient cachés, ils étaient à bouger tout le temps. Dès qu’ils sont devenus pirates, ils ont décidé de ne plus être avec les autres. Seulement avec des pirates comme eux.

Robert : - Bon. J’arrête de tremper mes doigts dans la confiture. J’arrête la piraterie de confiture.

Mémé : - Et pourquoi ça ? Elle est pas bonne ma confiture ?

Robert : - Si, si… Mais comme je suis le seul pirate de confiture à la maison, j’ai bien peur de m’ennuyer tout seul dans ma fuite sans fin…

Mémé : - Fuir qui, mon Pirate ?

Robert : - Fuir la terrible vengeance de Mémé confiture.