Chercheurs d’intelligences ?

Robert : - Mémé, pourquoi es-tu toujours en colère quand tu regardes la télévision ?

Mémé : - Je ne suis pas en colère, je suis agacée…

Robert : - Mais pourquoi Mémé ? Parce que tu n’es pas d’accord avec ce qu’ils disent ?

Mémé : - Non, justement. C’est parce que je suis trop d’accord.

Robert : - Je ne comprends pas. Tu es agacée parce que tu entends des choses que tu penses déjà ? Tu devrais être contente, au contraire, non ? Cela veut dire que tu es intelligente puisque d’autres pensent comme toi ?

Mémé : - C’est là où tu te trompes. Si je prends du temps pour regarder la télévision, je ne veux pas le perdre. Et quand j’entends ce que je sais déjà, je perds du temps et donc ça me fabrique de la colère. J’aurais mieux fait de travailler au jardin. Et puis savoir qu’on a dans la tête ce que tout le monde a déjà, ça me déprime. Ouvrir la télé, ouvrir un livre (mais pas un gros…) ou ouvrir une conversation avec quelqu’un c’est pour trouver du neuf, du pas pensé, du nouveau… Sinon, à quoi ça sert d’ouvrir ? Vaut mieux se refermer…

Robert : - Ça me fait penser à un de mes camarades. Un jour, à cause d’un article dans le journal de la classe, il a dit au maître : « Je trouve ce texte intéressant… ». Le maître lui a demandé pourquoi. Il a répondu : « Parce que je n’y avais pas
pensé ! ».

Mémé : - Le perds pas de vue , ce camarade. Il a raison. Faut toujours partir à la chasse au « pas pensé ». Le « déjà pensé », ça sent le renfermé, le refermé sur sa bêtise.