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Perec, mode d’emploi ?
mardi 5 mai 2009
L’objet de sa torture était un livre qui s’appelait « Tentative d’épuisement d’un lieu parisien ». Le nom du tortionnaire est Georges Perec. Je ne le connais pas. Je ne sais pas d’où il sort.
Je n’irai jamais au lycée. C’est difficile et trop bizarre. Trop bizarre dans le difficile.
Je le sais parce que j’ai jeté un œil par-dessus l’épaule de mon grand frère qui dit aller régulièrement au lycée.
Et bien figurez-vous que l’autre jour, il s’arrachait les cheveux sur un livre… Quand il est parti, j’ai pu me rendre compte de ce qui le torturait.
L’objet de sa torture était un livre qui s’appelait « Tentative d’épuisement d’un lieu parisien ». Le nom du tortionnaire est Georges Perec. Je ne le connais pas. Je ne sais pas d’où il sort. Je ne l’ai jamais vu à la télé. Bref, un illustre inconnu !
J’ai feuilleté : pas une image, pas un loup, pas un nounours, pas même un Mickey. Rien que du mot, de la phrase et pire… du texte. J’en étais malade pour mon lycéen de frère.
Comme j’avais un peu de temps, j’ai pu déchiffrer ce qu’il y avait au dos du livre. Je crois que c’est là que l’on met le mode d’emploi. Et bien je n’en croyais pas mes yeux. Lisez par vous-même la première phrase : « En octobre 1974, Georges Perec s’est installé pendant trois jours consécutifs place Saint-Sulpice à Paris. »
Voilà, c’est un livre de 3 jours. Un livre où il ne se passe rien. Je le sais, je connais la place. Croyez-moi, la place Saint-Sulpice, ce n’est vraiment pas un film d’action.
Moi, je vous le dis. Je ne veux pas du lycée. Je ne veux pas de Georges. Je ne veux pas d’épuisement ni de place Saint-Suplice…
